Kara Jean MacCloud

FEAT. Emilie De Ravin

“ CARACTERE

On peut voir en Kara de nombreuses facettes. Malheureusement, ce sont rarement les siennes. Comme fractionnée en deux entités, l’une est volubile, changeante et impersonnelle alors que l’autre est trop personnelle pour prendre le dessus. A force de façonnage et de lavage de cerveau, elle a réussi à se créer autant de visages que de rôles qu’on lui demande d’assumer. Sa mémoire eidétique lui permet de revêtir beaucoup de manteaux à la fois sans pour autant qu’elle en sois une spécialiste. Mais d’abord, Kara, c’est quelqu’un de perdu. Changeant autant d’humeurs que de nombre de minutes dans une journée, elle donne l’impression de chercher désespérément qui elle est. Elle peut aller de la colère noire à la grosse tranche de rire en passant par la douceur incarnée. Récemment, ses rêves et ses cauchemars, inspirés de son ancienne vie, la chamboulent et la font douter de son véritable rôle et de sa place au sein du monde. Résultat, elle est embrouillée. Mais les faces qu’on lui demande d’incarner sont peu importantes à côté de la véritable personnalité de Kara qui, elle, est unique.

Même si son visage n’en montre rien, Kara est très sensible et a tendance à tout prendre personnellement. Par instinct de survie ou simplement par lâcheté, elle fait tout pour s’attirer le moins d’ennuis possible et se plis assez facilement aux exigences du Centre. Elle n’est pas influençable ou naïve mais elle a seulement une volonté de vivre et de rester indemne très développée ce qui lui vaut certaines fois de se découvrir des élans de forces incroyables. L’adrénaline y joue pour beaucoup. Elle a prit l’habitude de revêtir un visage neutre et dénué de la moindre expression la plus part du temps. Pourtant, elle ne va pas bien et se sent l’envie d’en finir de plus en plus. Elle a réussi à éviter les grands questionnements depuis son adolescence mais ses 18ans ont l’air d’avoir déclanché un tournant dans son cerveau : des brides de sa vie d’avant lui reviennent petit à petit, mélangés à des rêves surréalistes et des cauchemars effrayants. Ainsi, elle voudrait en savoir plus mais sa politique de soumission entre en directe contradiction avec son entreprise.

Par réflexe, Kara tente de se rapprocher et de sensibiliser les gens qui la forment à sa santé et à sa situation. Elle ne le fait pas de manière évidente bien sur, mais ce réflexe purement primaire se manifeste malgré elle. Ainsi, elle fait de son mieux et même plus pour s’attirer la sympathie des gens autour et c’est une véritable fête quand un signe positif, le plus petit qu’il soit, se manifeste. Dans le même temps, une toute petite voix lui murmure que si elle veut un jour partir, être irréprochable sera un plus immense pour sortir de là et disparaître. Mais elle tente de repousser cette pensé tant que possible, se disant que sa vie est certainement meilleur ici que dehors.

A côté de son aspect passif, soumis et lâche, Kara est relativement loyale et recherche désespérément de l’affection. Son inconscient, enregistrant les premières années de sa vie, a créer comme un manque de contact humain ou de relation physique et elle rêve même de prendre n’importe qui dans ses bras pourvus qu’elle ressente une douce chaleur se propager sur sa peau au contact d’un autre être vivant. De ce fait, elle pourrait facilement être manipulable sur ce point. Elle a plus envie d’être aimé que d’une personne à aimer. En bref, elle ferait confiance à n’importe qui qui se présenterait en tant qu’ami et lui apporterait cette dose de réconfort.

Enfin, du fait de sa mémoire eidétique, Kara n’oublie rien et même si elle vénère les comportements positifs à son égard, elle ne peut s’empêcher de faire le compte des bonnes et des mauvaises actions selon les gens. Encore cette foutu petite voix dans sa tête qui lui susurre que le jour « venu » elle pourra savoir sur qui compter. Cette voix, d’ailleurs, elle n’est pas la seule et depuis un moment Kara expérimente des sortes de dépersonnalisation. Elle ne ressent plus son corps et ne sait plus qui elle est pendant quelques instants. C’est atrocement angoissant en plus d’être légèrement dangereux car il lui arrive de se blesser pendant ces moments là.

De manière naturelle, Kara n'a aucun attirance pour la violence ou le sang. Ainsi, elle fait généralement son possible pour éviter d'en arriver là. C'est d'ailleurs une des raisons qui font qu'elle aurait du mal à s'échapper. Le risque de blesser quelqu'un ou de se faire tuer lui faire un peu trop peur.

“ POINT FORT/ POINT FAIBLE

Les + : Au fond d’elle-même, Kara est d’une grande douceur et elle a envie d’espérer que les gens peuvent être gentils dans certaines occasions. Malheureusement elle n’a pas vraiment eu l’occasion de vraiment tester sa théorie étant donné qu’elle n’a pratiquement que connu le Centre qui n’est pas le meilleur endroit pour se faire aimer. Kara est très loyale aux gens qui lui sont proches même si elle ne connaît pas beaucoup de monde à son grand désespoir. Elle rêve d’une vie où elle aurait quelqu’un avec qui rigoler ou simplement être, bien, sans complications ou de Centre. Elle a un sens pratique assez développé, entraîné et développé grâce à l’endroit où elle est : elle arrive à bricoler avec peu de choses et trouve généralement tout le temps un moyen de s’en sortir in extremis.

Les - : Kara a du mal à se lancer d’elle-même. Une fois qu’elle a revêtit une de ses personnalités, elle pourrait tout faire pour maintenir sa couverture mais quand elle est elle-même, elle est hésitante et un peu lâche sur les bords. C’est d’ailleurs une des raisons qui font qu’elle n’a pas encore tenté de s’échapper du Centre. Son côté un peu naïf, qui espère toujours que tout se passera bien lui joue souvent des tours. Elle a tendance à vouloir s’attendre au meilleur sauf que la plus part du temps, ce n’est pas du tout ça qui se passe : ainsi, elle se retrouve triste et déçue. D’ailleurs, elle a l’impression quelques fois qu’elle pourrait en mourir de cette détresse. Encore plus depuis qu’elle a des souvenirs étranges qui lui occupent l’esprit, elle est une boule de nerf qui n’attend que la moindre occasion pour exploser. Il lui est déjà arrivé d’avoir des crises de colères mais la manière dont le Centre a « géré » ce problème l’a légèrement dégoûtée de recommencer. Ainsi, quand ça va vraiment mal, elle essaye de se couper totalement du monde, au risque de se perdre dans cet autre univers.

(c) tumblr

«THE INSIDER.»

Save us from the hell .

••• Quelle est votre spécialité dans le Centre ?

Même si Kara est un caméléon, elle n’est pas douée en tout. Elle a beau avoir une mémoire parfaite, savoir par cœur ne signifie en aucun cas comprendre entièrement ce qu’elle sait. Pourtant, elle n’aime pas vraiment avoir toutes les informations bien présentes dans sa caboche sans pouvoir les déchiffrer. Elle pourra vous dire le résultat d’une addition ou d’une multiplication très difficile sans vraiment faire le calcule mais simplement car elle se souvient bêtement de la réponse. Ainsi, elle n’aime pas les mathématiques et les sciences sont son pire cauchemar alors que les langues, elles, elle les adore. Elle a l’impression de voyager un peu en les parlant. Elle connaît l’anglais, le russe, le chinois, le français, l’espagnol, le japonais, l’arabe et l’allemand. Elle se passionne aussi pour les langues mortes ou spéciales comme le gaélique ou le grecque. Mais bien sur, le Centre ne voit pas énormément d’intérêt à ce qu’elle étudie les langues mortes alors son formateur fait souvent l’impasse sur ce qu’elle aime par-dessus tout. Ainsi, elle connaît à un niveau scolairement bon toutes ces langues même si elle n’a eu que rarement l’occasion de les expérimenter en dehors du Centre. Mais maintenant qu’elle a 18ans, tout va être différent et il est évident qu’elle va avoir d’autres responsabilités. Elle peut donc se targuer de pouvoir voyager dans pas mal de pays même si elle ne connaît pas vraiment le langage « parlé » des langues qu’elle a apprit. Mais est-ce que cela lui servirait-il pour autre chose ? La petite voix dan sa tête lui dit que « oui, tu pourrais bien en avoir besoin, le jour où tu sortiras d’ici… »… Intéressant…

••• Avez-vous déjà envisagé ou essayé de vous évader du Centre ?

Kara a imaginé s’évader mais pas forcément de la manière la plus évidente qu’il soit. Kara a des envies légèrement suicidaires depuis quelques temps. Sa mémoire vive et son cerveau très imagé lui envoient de manière habituelle des cauchemars et des rêves étranges qui la rendent mal à l’aise au réveil ou carrément terrifiée. Elle redoute souvent de dormir et essaye quelques fois de s’empêcher de sombrer, sachant pertinemment que des démons la hantent. Elle ne s’était jamais vraiment posée de questions sur son arrivée là ni si ça aurait pu se passer autrement. Mais depuis quelques temps, la tentation la prend sous forme d’une voix et d’une faible envie dans un coin de sa tête qui lui indique des plans et des ruses pour s’échapper. Mais Kara est trop timide et un peu trop peureuse pour entreprendre ça sur un coup de tête ou même toute seule. La jeune femme sait que le centre la voit comme docile, disciplinée et manipulable. Mais concernant le dernier point, rien n’est moins sûr à son sujet car même si elle est révoltée à l’intérieur, elle n’en montrera pas la moindre émotion. Elle essaye de rassembler le plus de points positifs concernant sa place grâce à son image irréprochable. Elle se persuade que c’est pour se mener une vie meilleure mais la petite voix, elle, sait que c’est pour un jour s’échapper dans la plus grande des surprises.

••• Comment voyez-vous le monde extérieur?

Kara en rêve et le voit à travers les langues qu’elle parle. Elle les créer dans sa tête par rapport à la sonorité des syllabes qui glissent entre ses lèvres. Elle en a vu des photos et elle en a étudié les pays mais elle ne sait pas vraiment comment fonctionne le monde extérieur même si on lui a expliqué. Après tout, la théorie n’est jamais aussi efficace que l’expérience. Même si elle aimerait bien fouler ce sol de ses pieds et se sentir libre, ça lui fait énormément peur. Que ferait-elle sans le Centre pour lui dire quoi faire chaque seconde de sa vie ? Ce trop plein de liberté lui donne des angoisses terribles quand elle y pense et ne se sent pas capable de réussir à vivre toute seule sans ces murs en béton autour d’elle. Mais cette petite voix, elle dépasse souvent ses peurs pour lui murmurer que le monde dehors, il est plein de ce qu’elle cherche : amour, gentillesse, amitié… Même si il y a aussi la haine, la mort et la tristesse, il n’y a pas de gain sans risques.

(c) tumblr

«MY STORY, MY LIFE»

"Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions." - Boulet

On peut dire plein de choses sur un plafond. Rien que le plafond est intéressant. Que fait ce D ici ? On ne le prononce pas, il ne sert à rien, juste à être là pour que le mot soit correctement écrit. Plafond. Plafond. Prononcez-le à voix haute pour voir. Plafond. Prononcé distinctement les différentes syllabes maintenant. Pla. Fond. On a l’impression que c’est la combinaison de « plat » et de « fond »… C’est plat et c’est au fond de la pièce, au dessus de nos têtes. Plafond. Le mot a un aspect réconfortant. Les hommes ont toujours eu peur de ce qu’il y avait au dessus d’eux. Le tonnerre, la colère divine et bien d’autres choses comme les fientes d’oiseaux. Le plafond les protège de tout cela. Le plafond, il permet aux hommes de se laisser aller à leur perversité sans que des yeux indiscrets ne les scrutent. Le plafond, ça signifie aussi d’autres choses. Que ferait une maison sans plafond ? Le plafond, c’était le signe qu’on était chez soi, en sécurité, rien ne pouvait nous tomber dessus… Le plafond, c’est la certitude qu’on a une place. Ce carré, là, qui a six faces, je suis dedans, c’est ma place et elle est rien qu’à moi. Mais un plafond ça peut aussi être incroyablement vivant.

Kara est peut être la seule personne au monde à avoir vu son plafond changer de tête. Quand elle revient se coucher après une journée éprouvante, il a l’air compatissant ; quand elle revient d’une bonne journée, il a l’air encourageant ; quand elle a envie de se tuer, il a l’air réconfortant ; quand elle songe à s’échapper, il a l’air menaçant… Si dieux avait du se manifester dans un objet quelconque, la jeune femme était sûre et certaine que ça aurait été dans un plafond. A moins de le regarder couché, on se faisait mal au cou à le regarder et nul doute que dieu était asse sadique pour imposer de telles dispositions à ses fidèles. Elle n’y croyait pas de toute manière. Il n’y avait aucune preuve et un cerveau comme le sien ne se sustentait que de preuves. Comme une espèce de pac-man vorace, il n’avalait que ce qui existait physiquement et n’avait que faire des énoncés sans fondements. Il lui fallait du solide, du tangible. Kara, elle tripotait avec sa tête. Quand une information rentrait, elle n’en sortirait qu’après un examen approfondis : papouillage, trifouillage, inspection règlementaire, coloscopie… Tout y passait, il fallait maîtriser cette information mieux qu’elle ne se maîtrisait elle-même. Chaque mot devait être digéré entièrement : ses usages, ses différents emplois, son genre, son nombre, les différentes formes… Tout ! Il fallait qu’elle sache tout sur ces notions.

Mais que savait-elle d’elle-même ? Elle ne savait pas, par exemple, qu’elle venait d’Hawaï. Elle ne savait pas, par exemple, qu’elle s’appelait en réalité Alyson Isabelle Fitzgerald. Son grand-père était mort à Pearl Harbor en défendant son pays, coulé dans un navire américain bombardé par les japonais. Sa famille était restée là, en hommage et en souvenir à ce grand homme. D’ailleurs, son père est aussi un militaire… Mais avant ça, ses ancêtres habitaient le continent américain. Car si Hawaï est un état américain, la vie y est très différente. Et la vie il y a plus de 100ans l’était aussi… Si on remontait encore un peu plus on pourrait même dire que Fitzgerald vient du célèbre Gerald de Galle mais ce serait certainement partir dans de trop sombres élucubrations. Non, ce qui intéresse en ce moment l’inconscient de Kara c’est ce qui s’est passé le 12 Juin 1997. Kara a 4ans, l’age d’or pour les poupées, les colères, les glaces à la pistache qu’on renverse partout sur sa robe et l’envie d’avoir un chien. Mais Cette gamine n’est pas tout à fait de ce genre là et d’ailleurs, ça inquiète ses parents depuis presque deux ans. Kara a toujours été calme, trop calme ; et trop gentille, trop gentille. Elle a fait ses nuits incroyablement tôt, à apprit à parler et à écrire incroyablement tôt et n’appréciait déjà plus vraiment les jeux incroyablement tôt aussi. Si ça avait été le premier enfant des Fitzgerald, ils n’auraient pas flairés le piège. Mais ayant eu deux garçons avant leur petite princesse, ils se demandèrent ce qui clochait. Après des tests et des tests et des tests et encore des tests ils en avaient conclus que la jeune fille avait des capacités d’apprentissages supérieurs à la moyenne et que la triste compensation de ce savoir était des symptômes de l’autisme. Ne partageant pas entièrement tous les critères de cette maladie, on ne pouvait donc pas dire qu’elle était vraiment autiste. Et ça c’était quand même embêtant. Les Fitzgerald avaient une fille hors catégorie : pas vraiment génie, mais pas vraiment autiste non plus. Où est-ce qu’on inscrit ce genre d’enfants exactement ? Ils n’eurent pas à s’en préoccuper longtemps car ce 12 Juin de cette année là, alors que Papa Fitzgerald avait emmené la petite portée Fitzgerald à la plage voir une compétition de surf (c’était surtout pour les garçons. Allyson, elle, elle s’en foutait comme de l’an 40 du surf mais les glaces du stand de Kakuako sont de pures merveilles…), un instant changea totalement l’existence de Kara.

Une seconde. C’est quoi une seconde ? Le temps de le dire ? Et encore… Et pourtant, ce fut à peu près le laps de temps qu’il fallut au Centre pour mettre la main sur Kara qui avait échappé à l’attention de son père, pour l’emmener loin… Loin… Très loin. La famille Fitzgerald ? Contrairement aux clichés habituels, elle s’est reconstruite depuis. Elle a continuée à vivre et à avancer malgré la disparition de leur « princesse ».

Et Kara ? Les premières années furent assez difficiles. Elle était braquée, butée et effrayée. Elle ne comprenait pas. C’était un comble pour un esprit qui allait aussi vite et qui avalait tant d’informations que le sien : elle ne comprenait pas. Ils lui voulaient quoi, eux ? Finalement, elle découvrit ce qu’ils voulaient d’elle : ses capacités au plus haut niveau. Au début, elle avait espéré pouvoir repartir voir ses parents si elle les satisfaisait assez. Puis, ce souvenir chaleureux s’était peu à peu effacé pour laisser place à la routine meurtrière qui avait terminé de tuer les dernières parcelles d’espoir qui lui restait. Elle exécutait les ordres comme un mineur abat sa pioche sur la roche dure. Au bout d’un moment, on ne sait plus combien de mettre on a creusé. Elle a eu des connaissances, des déceptions mais s’est habituée à ses murs qui ont presque l’air réconfortants. Ce bâtiment qu’elle connaît par cœur à force de le parcourir.

A présent elle est là, allongée sur son lit à éviter le sommeil qui viendra quand même la trouver. Elle observe son plafond et se dit que c’est un nom rigolo, plafond. Que fait ce D ici ? On ne le prononce pas, il ne sert à rien, juste à être là pour que le mot soit correctement écrit. Plafond. Plafond. Prononcez-le à voix haute pour voir.